9 fev : communiqué de presse FEP CFDT

Le caractère propre lave toujours plus blanc

En Alsace, le rectorat confirme qu’une journée pédagogique peut être consacrée au seul « projet diocésain », en y rendant obligatoire la présence des enseignants car « en postulant dans un établissement d’un réseau privé disposant d’un « caractère propre », (il) adhère à cette particularité et aux éventuelles contraintes qui s’imposent dès lors à lui dans le cadre du caractère propre. » Or, la seule « contrainte » liée au caractère propre qui s’impose aux enseignants du privé sous contrat est celle de le respecter. Ils ne sont en aucun cas tenus d’y adhérer ou d’y participer : cela relève de la liberté de conscience de chacun, rappelée dans l’article L 442-5 du Code de l’Education.

En Rhône-Alpes, un chef d’établissement donne une consigne pour le moins étonnante à ses enseignants : « les IPR, bien qu’ils soient inspecteurs pédagogiques, sont en panne d’idées surtout en ce qui concerne l’AP et les EPI. (ils) essayent de récupérer un maximum d’idées et de documents… l’an prochain, ils pourront présenter ces initiatives comme étant les leurs …. Lancer une réforme qu’on ne maîtrise pas, prendre les idées chez les autres parce qu’on en n’a pas et revendiquer ensuite ces initiatives est une méthode que j’apprécie guère. Je vous invite donc, si vous les rencontrez, à rester relativement évasifs sur ce que vous faîtes et à donner un minimum de documents. »

D’un côté, les représentants de l’Etat bafouent l’esprit de la loi Debré et le code de l’éducation, de l’autre, un chef d’établissement bafoue les représentants de l’Etat …

  • Pour les premiers, un recadrage clair doit être apporté rapidement par le ministère.
  • Pour les seconds, au moment où doit se mettre en place une nouvelle évaluation des enseignants, réalisée pour une part, en  commun  entre inspecteur et directeur, la Fep manifeste sa plus vive inquiétude devant des comportements qui méritent des réponses fermes de la part de l’Enseignement Catholique et un rappel à l’ordre de l’Etat qui délègue aux directeurs une mission de service public.

On ne peut en permanence réclamer toujours plus d’autonomie et de liberté au nom du caractère propre, en jetant aux oubliettes la mission de service public confiée et le respect de la liberté de conscience, second pilier de la loi Debré.